22
avril 2000. Stade de France. St Denis (93). 21h52. Stéphane Roda déborde sur
son côté gauche. Il passe en retrait pour Nicolas Esceth-N’Zi. Le milieu de
terrain décoche une frappe du pied droit qui vient se fracasser sur le poteau
de Dominique Casagrande. A l’affût au point de penalty, Marcelo Trapasso est là
pour reprendre le ballon d’une demi-volée. Les filets tremblent. Emporté par
joie, le goleador argentin soulève son maillot estampillé « Lion » et
dévoile un portrait de sa fille. Gueugnon 1 – PSG 0.
22h28.
Il reste une poignée de seconde à jouer. Sylvain Flauto en profite pour prendre
à revers une défense parisienne fatiguée par ses efforts pour revenir au score.
Sa longue chevauchée côté gauche, qui tel Emmanuel Petit face à ClaudioTaffarel,
deux ans plus tôt, se termine par une frappe croisée imparable. Gueugnon 2 –PSG 0.
Le virage nord s’enflamme ! A 340 kilomètres de là, la « ville » s’embrasse ! Gueugnon vient de remporter la Coupe de la Ligue, aux dépends du PSG. Son premier titre depuis 1979.
Le virage nord s’enflamme ! A 340 kilomètres de là, la « ville » s’embrasse ! Gueugnon vient de remporter la Coupe de la Ligue, aux dépends du PSG. Son premier titre depuis 1979.
En
tribune présidentielle l’effervescence monte. Les joueurs et le staff se
congratulent, versent quelques larmes et s’apprêtent à gravir les marches pour
recevoir le trophée des mains de Lionel Jospin. Oui, Lionel Jospin.
22h55,
Amara Traoré, capitaine des Forgerons et légende du club est le dernier à se
présenter sur le promontoire. (Un mec qui nous a fait quelques misères, deux
ans plus tard en Corée du sud avec ses Lions de la Teranga…si si vous devez
vous en souvenir) Après avoir salué respectueusement les huiles, il brandit le
trophée à la foule sur l’air de « We are the
champions »…naturellement.
Les
« Forgerons », les « paysans », les « bouseux »
sont allés au bout de leur rêve…ils représenteront la France lors de la Coupe
de l’UEFA 2000-01.
Alors,
amis lecteurs, je vous vois venir. Vous vous dites sans doute « ah oui,
c’est vrai je m’en souviens ! Mais au fait…ils deviennent quoi ces
Gueugnonnois…non Gueugnonniens…non, Gueugnoquelquechose…bref c’te
équipe ? ». Et bien Gueugnon, en 2014, c’est un club qui végète enCFA 2, joue contre des équipes comme Andrézieux-Bouthéon, Pontarlier ou encore
Bourgoin-Jallieu, devant quelques centaines de spectateurs.
Ok
je reconnais, on ne peut pas dire que ce soit bien glorieux mais peut importe.
Je que j’ai…ou plutôt ce que NOUS avons vécu, ce 22 avril 2000, RIEN ni
PERSONNE ne nous l’enverra ! D’ailleurs j’ai quelques équipes en tête qui
aimeraient bien gagner une finale au Stade de France, m’enfin je tairais leurs
noms…
En
2014, j’en ai vécu des joies et des peines avec ce club. Quelques exploits en
Coupe, l’éclosion de quelques joueurs pas dégueulasses (Hoarau, Alessandrini,
Ali Cissokho, Imorou ou encore Eric Mouloungui…non je déconne),une victoire 3-0
à Montpellier avec un triplé de l’Américain Jérémiah White, mais aussi une
descente après 38 saisons consécutives passées en Ligue 2 (record, ma
gueule !), des défaites à domicile contre Fréjus Saint-Raphael ou Pacy/Eure
mais aussi un sauvetage en National à la faveur d’une victoire 3-0 dans le
derby contre Louhans-Cuiseaux. Bref, rien de fou.
La
belle histoire s’est terminée en 2012. Bon je ne vous fais pas un dessin…des
dirigeants qui ne tiennent pas la route, manque de sponsors, repreneurs plus ou
moins sérieux (Hey ! Salut Tony ! Bien la famille ? Allez sans
rancune…), dépôt de bilan, rétrogradation administrative et plouf…une chute
dans les bas fonds du football hexagonal.
Aujourd’hui,
le FC Gueugnon vit, revit, survit (rayez les mentions inutiles), grâce à une
poignée de passionnés. Des hommes et des femmes qui croient encore au football
dans ce coin de France, mais surtout quelques supporters qui continuent de
suivre le club et de chanter haut et fort « Gueugnon, c’est le
Brésil » ou autres « En Bourgogne, Gueugnon… », histoire de
revivre par procuration les glorieux moments d’antan.
Alors
je sais qu’avoir gagné une Coupe de la Ligue c’était déjà beaucoup demander, mais comme je suis quelqu’un d’optimiste (et peut être un peu utopiste, je le
conçois…), il m’arrive de me prendre à rêver qu’un jour, le FC Gueugnon
connaîtra de nouveau de belles épopées et quelques coups d’éclats !
ALLEZ GUEUGNON !
Très bon article ;
RépondreSupprimerJe faisait parti des 20000 Gueugnonais qui hurlaient au stade de France.
Souvenirs exceptionnels .