O.M ou
pourquoi ces deux lettres ont, jadis, résonné en moi comme un appel « OH
AIME ! ». Du haut des mes 35 ans et autant que je m’en souvienne, je
n’ai jamais cessé d’entretenir cet amour, de rompre ce lien avec un club qui,
qu’on le veuille ou non, ne peut laisser indifférent. A l’heure où je rédige ce
témoignage, il évoque en moi la ferveur, la découverte, une odyssée, des larmes
(de joie ou de tristesse) et de l’espoir.
La ferveur
tout d’abord. Celle que véhicule ses supporters d’abord. Qui n’a jamais été en
émoi ou en admiration devant les tifos ou les chants de ses
« hinchadas » (terme latino désignant ces derniers) ? Que ce
soit au Stade Velodrome ou dans les stades de France et de Navarre, ils ont
toujours fait la preuve que la passion se conjugue aux sons de leurs plus
fidèles socios. Un public, profondément anti-raciste et multiculturel, qui
contrastait, à l’époque des années Tapie, avec d’autres ambiances moins
chaleureuses dirons-nous.
La
découverte ensuite. Etant provincial, c’est dans des stades
« ennemis » que je vis évoluer l’équipe de mon cœur. Enfin ennemi, le
pensais-je, mais j’ai vite découvert que mon attirance pour les blancs et les
bleus était partagée par bon nombre et que l’engouement autour de ce club en
avait emporté plus d’un. Nous étions plusieurs à vouloir rejoindre le parcage
du club visiteur en aspirant vibrer comme un seul homme. Une fois à
l’intérieur, imaginez mon émotion. Je vis des groupes et différentes sections
attendre l’heure du match avec des préparatifs (banderoles, drapeaux, fumigènes
qui étaient alors tolérés,..) et cela participait aussi à faire monter
l’excitation. A l’entrée des joueurs pour l’échauffement, certains noms étaient
scandés, d’autres ignorés mais c’était bel et bien l’OM qui était le centre de
l’attention. Une institution. On sentait que toutes ces âmes n’avaient d’autres
aspirations que de l’honorer en la portant haut et fièrement. A l’image de feu Depé
(de son vrai nom Patrice de Peretti), figure emblématique du supporter
marseillais. Ce même Depé qui me dévisageât l’air menaçant en me sommant
d’arrêter de le regarder (en réalité de l’admirer) et de, plutôt, chanter avec
eux en levant les bras en l’air. Bon ça c’est la version soft parce que son
langage était, en réalité, bien plus fleuri. Tout un symbole de l’exigence que
doit avoir le fidèle olympien. L’intensité de ces moments était encore plus
palpable que les buts que nous célébrions tous avec folie. Que dire de cette
folie quand j’ai découvert, avec mon père et mon petit frère qui nous emmena,
un été, découvrir le Vélodrome. C’était face au PSG et je me souviens d’un but
à la 90ème minute d’Alen Boksic servit parfaitement par Paulo Futre
et qui d’une tête piquée mystifia Bernard Lama qui resta de longues secondes
après le match planté dans sa surface comme médusé. Nous, nous contemplions le
feu d’artifice (ce n’est pas image) et savourions la victoire qui collait à la
peau de l’OM à ces heures de gloire dont le suprême sacre fut bien évidemment
le succès face au grand Milan de Silvio Berlusconi. Succès que je ne vous
narrerais pas tant il faudrait que rédige un tome pour bien l’illustrer et tant
cela avait ressemblé à une véritable odyssée (de la confrontation à Ibrox Park
antre des Glasgow Rangers à l’apothéose de l’ « Olympia »
stadion de Munich). Tout le signe d’un destin doré que nous croyions voir
perdurer au sommet de l’Olympe. C’était sans compter sur Jacques Glassmann,
illustre quidam, qui a cru bon de catapulter le plus grand club français dans
les abîmes avec l’affaire VA-OM. Bernard Tapie et le jardin maudit ou comment
passer de l’extase aux larmes. Je ne m’attarderais pas plus sur cet
« épisode » douloureux.
Les années
Louis-Dreyfus pour finir. Incarnées par feu RLD, perpétuées par son épouse MLD
et lorgnées par son fils KLD. Grandeur et décadence nous rétorquerons certaines
mauvaises langues. Pas tout à fait grâce à une ancienne gloire aujourd’hui
sélectionneur de l’équipe de France : Didier Deschamps, qui, après 17 ans
de disette offra un nouveau titre de champion avec des joueurs tels que Gaby
Heinze et Lucho.
Ces deux
joueurs vénérant un homme qui incarne, à lui seul, les espoirs les plus fous de
tout le peuple marseillais : Marcelo Bielsa. Un entraîneur réputé pour
faire progresser des joueurs et qui prône un football total susceptible de
tenir la dragée haute au football business…suivez mon regard.
Voilà en
espérant que ces quelques lignes vous auront permis de cerner un peu mieux le
phénomène. A jamais les premiers et pour l’éternité… Allez l’OM.
Texte: Mystic
Fiever
@MysticFiever
CP: Midi Libre
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