samedi 13 septembre 2014

L'OM, mon autre

Parler de Marseille n’est pas une chose facile. Avec ce club, j’ai tout connu. Des moments d’émotions aux souffrances. Personne ne peut inventorier mes nombreuses déceptions. Car supporter une (grande) équipe pendant 17 années sans le moindre trophée est compliqué.  Alors que l’OM a soulevé la Coupe aux grandes oreilles quelques années plus tôt. Le seul club en France, d’ailleurs.  Une transition brutale.


Le plus difficile dans les moments de détresse est de devoir supporter les moqueries. La plupart du temps d’amis parisiens : « L’OM, droit dans le mur. Alors et tes Onze Moutons (OM) ? ». A chaque défaite je bouillonnais de colère. Surtout lorsque Ronaldinho avait fait du Vélodrome son jardin. Ses dribbles éreintants me choquaient. Pourtant je suis friand de beau jeu. Il était très classe. Même Leboeuf était tombé sous le charme jusqu’à lui faire une passe. A chaque fois qu’il était près de la surface, j’étais pris de vertige. Je priais pour qu’il quitte le PSG. Difficile d’avaler mes peines.
Le vent avait tourné hélas ! A mon plus grand désarroi. Car combien de fois les Olympiens se sont baladés face aux Parisiens ? Que ce soit au Parc ou au Vélodrome. Je me marrais bien quand ils étaient incapables de se défaire de la CFA olympienne. Ce match, symbolique, restera dans les annales du Clasico. C’était également sympa de voir une équipe parisienne composée de Llacer, Mendy et consorts. Ils rigolaient moins. Mais c’est sûr qu’avec les Zlatan, Silva et autres, les choses ont changé. Tant mieux pour le foot français ! Aujourd’hui je vis les matches PSG-OM, avec une grande angoisse. Le rapport de force n’est plus équitable.  
Mais ma passion pour l’OM ne saurait simplement se résumer aux duels face au club de la capitale. C’est avant tout l’histoire d’un club mythique, avec une ferveur populaire incroyable ! Quand les « Aux armes » résonnent, j’ai la chair de poule. La Canebière a l’un des meilleurs publics de France. Des supporteurs qui transcendent les joueurs. Qu’il vente ou qu’il neige, ils donnent de la voix. Je n’oublierai jamais ce déplacement à Lorient où, sous la pluie, ils continuaient d’encourager l’équipe. Cela a visiblement ému Eric Gerets, qui a demandé à ses hommes d’aller les saluer à la fin du match. Cette rencontre ainsi que la folle remontada face à Montpellier sont des souvenirs impérissables.
Marseille, c’est aussi des joueurs de grande classe. Certains m’ont vraiment ébloui. La génération Boli, notamment. A chaque fois qu’elle jouait, on dirait que c’était leur dernier match. Il n’y a qu’à (re)voir les images de la finale 1993 pour en avoir le cœur net. Mais la rétrogradation en deuxième division a en quelque sorte tué le club. Il sera très difficile d’avoir une telle équipe. Perez, Cana, Drogba font également partie des joueurs que j’appréciais. De vrais soldats. Toujours prêts à mouiller le maillot. Deschamps, joueur ou entraîneur, a apporté un bien fou dans la cité phocéenne. Il m’a redonné espoir en dépoussiérant la vitrine olympienne, avec ce titre de champion de France. Dommage qu’il soit parti ! Avec Bielsa, je ne m’attends pas à une très belle moisson à cause de l’ogre parisien. Néanmoins je sais qu’on a une chance d’accrocher un titre en fin de saison.
Même si Marseille connaît des saisons difficiles, la passion restera toujours intacte.
A jamais les premiers !

The Guide
 CP: UEFA

1 commentaire:

  1. On sent bien toute l'émotion et la ferveur du vrai supporter, dévoué à son club.
    C'est beau !!

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