dimanche 28 septembre 2014

"OH AIME!"

O.M ou pourquoi ces deux lettres ont, jadis, résonné en moi comme un appel « OH AIME ! ». Du haut des mes 35 ans et autant que je m’en souvienne, je n’ai jamais cessé d’entretenir cet amour, de rompre ce lien avec un club qui, qu’on le veuille ou non, ne peut laisser indifférent. A l’heure où je rédige ce témoignage, il évoque en moi la ferveur, la découverte, une odyssée, des larmes (de joie ou de tristesse) et de l’espoir.
La ferveur tout d’abord. Celle que véhicule ses supporters d’abord. Qui n’a jamais été en émoi ou en admiration devant les tifos ou les chants de ses « hinchadas » (terme latino désignant ces derniers) ? Que ce soit au Stade Velodrome ou dans les stades de France et de Navarre, ils ont toujours fait la preuve que la passion se conjugue aux sons de leurs plus fidèles socios. Un public, profondément anti-raciste et multiculturel, qui contrastait, à l’époque des années Tapie, avec d’autres ambiances moins chaleureuses dirons-nous.


La découverte ensuite. Etant provincial, c’est dans des stades « ennemis » que je vis évoluer l’équipe de mon cœur. Enfin ennemi, le pensais-je, mais j’ai vite découvert que mon attirance pour les blancs et les bleus était partagée par bon nombre et que l’engouement autour de ce club en avait emporté plus d’un. Nous étions plusieurs à vouloir rejoindre le parcage du club visiteur en aspirant vibrer comme un seul homme. Une fois à l’intérieur, imaginez mon émotion. Je vis des groupes et différentes sections attendre l’heure du match avec des préparatifs (banderoles, drapeaux, fumigènes qui étaient alors tolérés,..) et cela participait aussi à faire monter l’excitation. A l’entrée des joueurs pour l’échauffement, certains noms étaient scandés, d’autres ignorés mais c’était bel et bien l’OM qui était le centre de l’attention. Une institution. On sentait que toutes ces âmes n’avaient d’autres aspirations que de l’honorer en la portant haut et fièrement. A l’image de feu Depé (de son vrai nom Patrice de Peretti), figure emblématique du supporter marseillais. Ce même Depé qui me dévisageât l’air menaçant en me sommant d’arrêter de le regarder (en réalité de l’admirer) et de, plutôt, chanter avec eux en levant les bras en l’air. Bon ça c’est la version soft parce que son langage était, en réalité, bien plus fleuri. Tout un symbole de l’exigence que doit avoir le fidèle olympien. L’intensité de ces moments était encore plus palpable que les buts que nous célébrions tous avec folie. Que dire de cette folie quand j’ai découvert, avec mon père et mon petit frère qui nous emmena, un été, découvrir le Vélodrome. C’était face au PSG et je me souviens d’un but à la 90ème minute d’Alen Boksic servit parfaitement par Paulo Futre et qui d’une tête piquée mystifia Bernard Lama qui resta de longues secondes après le match planté dans sa surface comme médusé. Nous, nous contemplions le feu d’artifice (ce n’est pas image) et savourions la victoire qui collait à la peau de l’OM à ces heures de gloire dont le suprême sacre fut bien évidemment le succès face au grand Milan de Silvio Berlusconi. Succès que je ne vous narrerais pas tant il faudrait que rédige un tome pour bien l’illustrer et tant cela avait ressemblé à une véritable odyssée (de la confrontation à Ibrox Park antre des Glasgow Rangers à l’apothéose de l’ « Olympia » stadion de Munich). Tout le signe d’un destin doré que nous croyions voir perdurer au sommet de l’Olympe. C’était sans compter sur Jacques Glassmann, illustre quidam, qui a cru bon de catapulter le plus grand club français dans les abîmes avec l’affaire VA-OM. Bernard Tapie et le jardin maudit ou comment passer de l’extase aux larmes. Je ne m’attarderais pas plus sur cet « épisode » douloureux.
Les années Louis-Dreyfus pour finir. Incarnées par feu RLD, perpétuées par son épouse MLD et lorgnées par son fils KLD. Grandeur et décadence nous rétorquerons certaines mauvaises langues. Pas tout à fait grâce à une ancienne gloire aujourd’hui sélectionneur de l’équipe de France : Didier Deschamps, qui, après 17 ans de disette offra un nouveau titre de champion avec des joueurs tels que Gaby Heinze et Lucho.

Ces deux joueurs vénérant un homme qui incarne, à lui seul, les espoirs les plus fous de tout le peuple marseillais : Marcelo Bielsa. Un entraîneur réputé pour faire progresser des joueurs et qui prône un football total susceptible de tenir la dragée haute au football business…suivez mon regard.

Voilà en espérant que ces quelques lignes vous auront permis de cerner un peu mieux le phénomène. A jamais les premiers et pour l’éternité… Allez l’OM.

Texte: Mystic Fiever
@MysticFiever
CP: Midi Libre

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