jeudi 11 septembre 2014

SC Bastia : Né pour souffrir


Première journée de championnat et déjà les premiers tracas pour le Sporting. Le ministre de l’intérieur condamne des incidents ayant fait 44 blessés «exclusivement» coté forces de l’ordre, en marge du match SCB-OM. En réalité, 8 seront admis à l’hôpital. Le reste rentrera tranquillement chez eux. Deuxième journée, causes différentes, même bordel médiatique. Fraîchement transféré, Brandão assène un coup de tête au Parisien Thiago Motta lors de PSG – SCB. Les images font le tour du monde. Les acteurs du football s’accordent pour condamner le Brésilien à la peine de mort. J’exagère à peine. Pourtant tout partait si bien. Un nouveau coach au fameux «réseau international», des recrues prometteuses et presque 10 000 abonnés.

Un club dissemblable

Mais c’était oublier que Bastia est vraiment un club à part. Une entité toujours debout. En l’espace d’une semaine, la saison peut basculer. Là ou n’importe quel club s’écroulerait, Bastia fait front et se révèle plus fort. Dos au mur, né pour souffrir, sans cesse dans l’adversité, le Turchini connaît tout ce vocabulaire. Un concept propre au Sporting qui agit comme un fil rouge dans son histoire. Une histoire qui passe du National à la Coupe d’Europe. Du drame aux moments de gloire, avec toujours cette folie, cette haine de l’autre, ce sentiment d’appartenance exacerbé. Une seule devise, les hommes passent mais les supporters restent. Toute personne d’esprit sain (cela reste à prouver), acharnée du SCB, s’attend à souffrir au quotidien. A chaque rencontre. Pour mieux exulter, montrer sa fierté, son sangue «turchinu». Du coup de tête de Brandão à celui de Morachinni sur Di Meco. De la pièce jetée sur un Duhamel en grande forme au sprint de De Pandis au cours d’un match face à Dijon. Des moments gravés à tout jamais.

Ma came ? Le stade

Fruit de la légende d’un club et d’un stade : Furiani. Terre d’exploit pour les Bastiais, véritable enfer pour les adversaires. Une enceinte au gout de souffre, à l’odeur de haine, le tout agrémenté du bruit sourd des bombes agricoles. De l’extérieur, le tableau paraît sombre, mais une fois à l’intérieur on y devient vite addict. Une drogue à renouveler chaque week-end. Malgré les déceptions et les drames. Déception comme cette finale de Coupe de France perdue face à Lorient. Pour les gens de ma génération, l’équivalent d’un traumatisme aux retombées similaires à Hiroshima. 30 000 Corses au Stade de France, une attente immense depuis la finale gagnée de 1981 et un adversaire largement à notre portée, Lorient. Devant ma télé j’assiste au cinéma de l’actuel sénile Jacques Chirac, au but de Darcheville entre les jambes de Boumnijel et à la tristesse de tout un peuple. Sur mon canapé, les larmes coulent mais mon espoir pour la suite grandit. Un attaquant Jean Claude, au surnom de «Gronaldo», ne peut tout de même pas enfoncer mon club à lui tout seul. Enfoncer mais pas couler. Plusieurs tenteront. Mamadou Niang marquant le but synonyme de la relégation en Ligue 2, Pascal Chibomda en provoquant un acharnement médiatique pour une affaire de racisme, Boubacar Kébé pour une banderole insultante qui coutera 2 points au club. La liste est longue.

« Il en faudra bien plus pour faire tomber mon Sporting »

Nombreux s’y sont cassés les dents. Jusqu’à provoquer la plus belle période de l’ère moderne au Sporting. Une remontée National, Ligue 2, Ligue 1, historique dans ce qu’elle a provoqué. Une union sacrée autour du club, réunissant anciens et nouveaux supporters autour d’un même projet. Après les années noires, minées par les affaires de corruption, malversations financières et autres déboires sportifs, le Sporting dans son entièreté se purifiait à tous les niveaux. Sportivement, dans la gestion et dans la mentalité. Tout ça pour dire que face à ces pseudos affaires de début de championnat se heurte une structure chargée d’histoires. Il en faudra bien plus pour faire tomber mon Sporting. La saison qui s’annonce devrait le prouver...
CP: Alta Frequenza

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